Fin 2022, l’intelligence artificielle a fait irruption dans notre quotidien. Elle est maintenant utilisée par la plupart d’entre nous de manière plus ou moins consciente. Nous vous proposons une série d’articles pour comprendre ce qu’est l’intelligence artificielle, comment elle fonctionne, ses limites et comment elle peut nous aider, nous communicateurs en Eglise, à améliorer notre communication.
Avant de plonger dans le vif du sujet, nous voudrions souligner que l’intelligence artificielle est un domaine qui évolue extrêmement vite. Cet article a été publié en janvier 2025. Il sera probablement en partie obsolète d’ici quelques mois.
Qu’est-ce que l’Intelligence Artificielle (IA) ?
L’IA est une technologie qui permet aux ordinateurs d’effectuer des tâches réalisées habituellement par des humains, comme comprendre et résumer un texte ou rédiger un article. Née dans les années 1950, elle a beaucoup évolué grâce à l’augmentation des capacités informatiques et des données disponibles.
Une avancée récente est l’IA générative. C’est-à-dire, une intelligence artificielle en mesure de créer du contenu de toute pièce. Elle peut créer du texte, des images, voire de la musique et des vidéos, à partir de simples instructions (les prompts).
Contrairement aux moteurs de recherche, qui fournissent des liens vers des sites web, l’IA générative produit directement un contenu original. Ces IA sont par conséquent plus gourmandes en énergie : une requête consomme en moyenne 10 fois plus d’énergie sur ChatGPT que sur Google. Nous évoquerons ce point dans un prochain article.
Comment fonctionne l’IA générative ?
Les IA comme ChatGPT (devenue mondialement connu en novembre 2022) apprennent à résonner à partir de grandes quantités de textes collectés sur Internet, des livres aux articles disponibles jusqu’à une date donnée.
Par exemple, pour la version gratuite en janvier 2025 de ChatGPT c’est octobre 2023. Notez que même si sa capacité de résonner (par mimétisme) est limitée à une certaine date, il peut maintenant aller chercher les informations disponibles actuellement sur le web.
Les IA n’utilisent pour cela que le contenu qui est librement accessible. Elles n’utilisent pas par exemple les articles de presse disponibles sur abonnement (paywall).
Lorsqu’on pose une question, l’IA utilise ces connaissances pour proposer une réponse en se basant sur des lois statistiques. Si vous lui demandez par exemple de quelle couleur est le chat, elle devrait répondre « Je ne connais pas encore la couleur du chat dont tu parles » mais répondra parfois « gris » car dans sa base les phrases telles que « tous les chats sont gris » apparaissent souvent. C’est une « hallucination », c’est-à-dire que l’IA semble avoir inventé cette information.
Retrouvez notre glossaire de l’IA
C’est plus embêtant quand elle vous affirme une citation complètement déformée d’un auteur. Personnellement, lorsque je recherche les auteurs qui ont évoqués, par exemple, le thème du sacrement du mariage, la réponse sera souvent une liste d’auteurs américains, et en approfondissant, je vais me rendre compte que ces noms ne sont pas tous corrects.
Pour limiter ce risque, il est important de toujours vérifier les réponses avec des sources fiables. Les outils de recherche ou l’avis d’un expert peuvent compléter l’IA.
Entraînement et amélioration des moteurs d’IA
Chaque IA a été formée d’une manière spécifique et avec des données différentes. Certaines sont « open source », c’est-à-dire que leurs algorithmes et leurs données sont transparentes comme pour Mistral ou LlaMa (par Meta – compagnie mère de Facebook, Instagram et Whatsapp). Les outils Open Source peuvent bénéficier de l’apport du grand public (surtout des développeurs) pour être améliorés.
Certaines comme ChatGPT sont généralistes mais biaisées par du contenu de mauvaise qualité collecté sur les réseaux sociaux. D’autres enfin sont plus précises et éthiques comme Claude de Anthropic.
Nous reviendrons sur la comparaison des outils dans un futur article.
L’IA, un stagiaire remarquable
Vincent Pittard, l’intervenant de la conférence EsP’R sur l’intelligence artificielle en octobre 2024 le soulignait bien. L’intelligence artificielle est très utile. Mais elle reste une aide. Il la comparait à un stagiaire à qui l’on pourrait demander de travailler pour nous, mais dont le travail doit être vérifié avant d’être publié.
Comme pour le stagiaire il est donc aussi important de bien comprendre comment lui parler pour augmenter ses chances d’obtenir un résultat de qualité. Cette compétence se nomme le « prompt engineering », nous en reparlerons prochainement.
Cet article vous est proposé par Christophe Oudot, communicateur pour l’UP de Nivelles et directeur de l’innovation pour un grand cabinet de conseil.
Et vous? Qu’en pensez-vous? Quelles sont vos questions?
Nous sommes curieux de savoir comment vous considérez l’IA? Est-ce que vous l’utilisez? Quelles sont les questions que vous vous posez?
Ecrivez vos commentaires, nous espérons qu’une discussion constructive s’en suivra. Après tout, nous sommes tous en route ensemble!
Quelques ressources en attendant les prochains articles
Le Pape François sur l’IA au Forum Economique de Davos – janvier 2025.
KTO.tv L’intelligence artificielle au regard de l’Eglise
Un podcast de RCF Liège L’intelligence artificielle, vers une éternité connectée?
Interview passionnante de Laetitia Pouliquen, experte en éthique de l’IA auprès des institutions européennes. Elle nous invite à analyser notre rapport au temps : instantané ou dans une perspective d’éternité, réel ou dans le metaverse. Que penser des progrès fulgurants de l’IA ? Quels sont les risques et opportunités de l’homme augmenté par le transhumanisme ?
Articles plus techniques sur le Blog du Modérateur
Si vous vous intéressez à la technologie, au numérique, nous vous recommandons le site Le Blog du Modérateur. Il est un peu technique, mais c’est une excellente référence pour déchiffrer les évolutions du numérique. Ils ont tout un dossier sur l’IA.
Bravo pour cette très intéressante initiative et grand merci à Christophe !
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